lundi 19 octobre 2015

Et surtout ne priez pas pour lui...


Saint-Précaire, nouveau patron de l’Europe

NRC Handelsblad Amsterdam

Une statuette de Saint-Précaire pendant le défilé de l’Euromayday à Milan, le 1er mai 2007.

L’austérité et le diktat des marchés ont crée une foule de nouveaux “fidèles” malgré eux : les précaires. Et menacent le joyau de la civilisation européenne, la sécurité sociale, selon l’écrivain belge Geert van Istandael. Extraits.

 
 
Connaissez-vous la paroisse de Saint-Précaire ? Même sans guide vous n’aurez pas de mal à la trouver et le jour où vous y arriverez, vous aurez de bons motifs de désespoir.

Car dans la paroisse de Saint-Précaire il n’y a pas de place pour l’espérance. La grande majorité des paroissiens y travaille pour un salaire de misère afin d’assurer les privilèges du haut clergé. Ce haut clergé a remplacé la théologie par l’économie.

Les chiffres de la croissance étincellent dans la paroisse de Saint-Précaire. Le budget y est toujours excédentaire. Comment est-ce possible ? C’est simple. Baissez les salaires. Et surtout, bannissez la solidarité. Fini toutes ces charges sociales coûteuses qu’il fallait verser, en des temps arriérés, à des retraités égoïstes, des chômeurs paresseux et des malades imaginaires. Et vive la minorité privilégiée, triée sur le volet.

Le règne de TINA
A quoi l’église paroissiale consacrée à Saint-Précaire ressemble-t-elle ? Le bâtiment comprend seulement des murs élevés sans fenêtres ni toit pour protéger les paroissiens contre la pluie ou les ardeurs du soleil. N’essayez pas de les escalader, vous vous arracherez les ongles. Au-dessus de l’autel flottent les lettres TINA, ce qui signifie en latin moderne : There Is No Alternative — Il n’y a pas d’alternative [slogan politique attribué à Margaret Thatcher quand elle était Premier ministre du Royaume-Uni].

Mais ne croyez pas que la paroisse de Saint-Précaire est le fruit de l’imagination débordante d’un poète mélancolique. Elle existe vraiment. A Milan, en 2004 a eu lieu la première procession qui promenait l’icône de Saint-Précaire. Ce qui était frappant, c’était que le cortège était uniquement composé de jeunes, nouveaux diplômés, nouveaux actifs, nouveaux chômeurs. Ces jeunes imploraient la clémence de Saint-Précaire à ses pieds.

Je vous ramène à l’une des significations de "precarius" : obtenu par la prière ou la supplication. Les caprices de celui qui donne sont imprévisibles. Aujourd’hui, il laisse tomber de rares pièces d’or en Europe. Demain, il jette d’un geste désinvolte des pièces d’or encore plus rares à des Chinois ou des Nigérians. Cela s’appelle “la mondialisation”. Et la mondialisation, c’est l’avenir.

Zèle religieux aveugle
Ma thèse est la suivante. La crise économique et financière qui sévit déjà depuis quatre ans en Europe est utilisée pour détruire les fondements de la civilisation européenne, l’Etat-providence, la démocratie.

Est utilisée. Mais par qui ? Par la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE), mais sans aucun doute aussi par le Conseil des ministres et, en dehors de l’Europe, par le Fonds monétaire international (FMI), bien que nous puissions constater qu’une lutte féroce sur les orientations à prendre fait rage au sein de cette dernière institution. De même, dans un trop grand nombre d’Etats membres de l’Union, des politiciens se comportent comme des missionnaires propageant le message destructeur avec un zèle religieux aveugle.

Les rangs des paroissiens grossissent. Chaque jour. En Espagne, au Portugal, en Grèce et en Italie, on voit comment le type d’économie que nous laissons sévir étrangle la jeunesse.

Mais il commence à faire jour. En novembre 2008, le penseur politique peut-être le plus important de l’Allemagne d’aujourd’hui, Jürgen Habermas, a parlé d’injustice sociale criante dans Die Zeit.

Si Habermas n’était pas un homme aussi pondéré, je dirais que c’est un prophète. Les élites régnantes ont résilié unilatéralement leur grande convention tacite avec le citoyen. Elle était la suivante : la classe dominante peut amasser autant de richesse qu’elle veut, tant que le citoyen lambda gagne correctement son pain et profite en outre aussi d’une sécurité sociale convenable. Cette convention a été rompue.

La technocratie plutôt que la démocratie
Selon les patrons de la BCE, Mario Draghi, de la Commission, José Manuel Barroso, et du Conseil, Herman Van Rompuy, la fin de la crise se dessine à l’horizon. Mais les marchés financiers maintiennent l’Europe sous leur joug. L’Europe a beau se débattre avec fureur, la chance ne tourne pas. Ou alors pendant seulement trois heures, comme la fois où l’Espagne s’est vu octroyer 100 milliards d’euros par la BCE. Au mieux cela dure une journée, voire une semaine.

Depuis que Draghi, a obtenu de son conseil d’administration que la banque puisse acheter des obligations d’État de pays en souffrance au moyen du Mécanisme de solidarité européen (MES) afin de faire ainsi résolument baisser les intérêts sur ces obligations, les marchés financiers semblent être un peu moins féroces. Qui s’étonnera encore de ce que les pays qui ont besoin de cet appui soient obligés de ramper, que la démocratie y cède par conséquent la place à la technocratie ?

Mais il y a autre chose. La décision de la BCE revient à créer de l’argent. C’est à peine une caricature de dire que Mario Draghi, si on en arrive là, va faire tourner la planche à billets. Et moi qui avais toujours pensé que c’était plutôt un truc pour des gens comme Mobutu.

Coups de fouet
Il n’y a pas que les populistes, les communistes ou les fascistes purs et durs qui sont parvenus à l’idée qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans la tactique et la stratégie européenne. Ce sont des citoyens paisibles et travailleurs qui sentent leur cœur se serrer d’angoisse, des citoyens qui ne désirent rien d’autre qu’un modeste logement, qui veulent avoir des enfants, un salaire permettant de faire vivre décemment leur famille. Mais ils ne nous accordent même pas cela, ils essaient de nous soutirer ce petit bonheur, ils nous poussent à coups de fouet vers la paroisse de Saint-Précaire.

Un travail payé à un prix équitable, une petite maison, une famille. C’est ce que j’appelle des souhaits rationnels. Mais il semble de plus en plus qu’une seule rationalité a droit à l’existence, c’est la rationalité économique qui dicte que les gens recherchent toujours le profit maximum pour soi.

Cette paix à la maison, dans son jardin et sa cuisine, cette ambition limitée mais soutenue démocratiquement n’a été possible que grâce à l’une des plus grandes performances de la civilisation européenne. Je veux dire l’état-providence ou simplement la sécurité sociale.

Ennemi de la civilisation
Nous devons qualifier, sans réserve, la sécurité sociale comme la Belgique, la Suède, la France, les Pays-Bas et jusqu’à récemment aussi l’Allemagne l’ont construite depuis le XIXème siècle et surtout au cours des années de l’après-guerre, de joyau de la civilisation européenne, aussi précieux que les joyaux des cathédrales françaises, les symphonies de Beethoven, les tableaux de Vermeer, le Faust de Goethe ou les romans de Camus. L’édification et la préservation de la sécurité sociale exigent une vision, de l’imagination, des connaissances techniques, de l’ingéniosité, de la rationalité ; exactement les facultés dont Beethoven avait besoin pour composer ses symphonies.

Si par conséquent monsieur Draghi dit dans le Wall Street Journal que le modèle social de l’Europe a déjà disparu et que le contrat social traditionnel du continent est dépassé, le grand patron de la BCE se désigne lui-même comme ennemi de la civilisation européenne. Draghi fait partie du haut clergé de la paroisse de Saint-Précaire.

 

jeudi 15 octobre 2015

Je tracte, tu tractes...

Le "candide" que je suis croyais que tracter, c'était tout bêtement remorquer...
Pourtant le dictionnaire dit:
Verbe
tirer avec un véhicule ou une installation mécanique
Ben non c'est aussi distribuer des tracts enfin si l'on en croit le journaleux qui a pondu l'article.

http://www.metronews.fr/info/regionales-idf-a-saint-lazare-la-police-empeche-valerie-pecresse-de-tracter/mojo!dtlrNh8drzGYk/


Déjà qu'on malmène sans arrêt la langue française telle qu'elle existe, si on se met à pondre des néologismes à tout va... où va-t-on ?

mercredi 14 octobre 2015

Le jour où on créera le Nobel de la connerie, voilà un candidat sérieux

http://www.msn.com/fr-be/actualite/national/la-n-va-veut-guérir-la-belgique-du-socialisme-«une-maladie-qui-dure-depuis-200-ans»/ar-AAfqPeQ?ocid=spartanntp


Et qu'est-ce qu'il proposent.... de la couper en deux cette Belgique !
Un peu comme ce médecin qui vous proposerait de vous couper un bras pour vous guérir de votre rhumatisme articulaire...
Il faudrait surtout penser à vacciner notre pauvre Belgique contre la peste brune... qui revient au galop



mardi 13 octobre 2015

Savez-vous que vous nourrir sainement pourrait vous coûter très cher !

Dalia Hashad - Avaaz avaaz@avaaz.org envoie ce message... assez alarmant !

Alors que la lutte contre le TAFTA en Europe bat son plein, douze pays viennent de conclure un autre accord secret qui octroie aux multinationales de larges prérogatives sur 40% de l’économie mondiale. Mais si nous agissons rapidement, le Congrès américain peut l’arrêter.
Le Traité transpacifique (TPP) est un monstrueux accord de libre-échange qui pourrait étendre largement la censure d’Internet. C’est aussi le rêve devenu réalité des géants de l’industrie pharmaceutique et de Monsanto. Mais avant d’acquérir force de loi, il doit être ratifié par chacun des pays. La bonne nouvelle, c’est qu’un nombre sans cesse croissant d’élus aux États-Unis s’y opposent ouvertement. Or, si le Congrès américain rejette ce traité, il ne verra pas le jour.
Avaaz est la mieux placée pour faire entendre les voix des citoyens venant de ces douze pays et du reste du monde. Offrons à nos alliés au sein du Congrès des États-Unis le large soutien public dont ils ont besoin pour protéger nos libertés. Rejoignez cet appel et faisons-le entendre tout autour de nous! Notre pétition sera remise directement au Congrès:  


https://secure.avaaz.org/fr/tpp_2015_loc/?bvBmNib&v=66270

Alors que le TPP pèsera sur la vie quotidienne de millions de personnes, des Amériques jusqu’en Nouvelle-Zélande, la majorité du texte a été rédigée en secret entre des négociateurs et des multinationales, sans contribution des citoyens. Ce n’est que lorsque Wikileaks en a révélé des extraits que nous avons pris conscience de ses implications:
  • Si un pays interdit un produit chimique toxique, mentionne la présence d’OGM sur les étiquettes ou renforce sa législation sur l’environnement, le TPP donne le droit aux multinationales de poursuivre en justice les gouvernements devant des tribunaux internationaux secrets, présidés par des arbitres privés. Si le gouvernement perd, les contribuables pourraient se voir obligés de payer aux multinationales des milliards pour compenser le manque à gagner.
  • En vertu du TPP, les géants de l’industrie pharmaceutique pourraient étendre leur monopole au point de faire flamber les prix des médicaments de lutte contre le SIDA et le cancer qui sauvent tant de vies.
  • L’accord pourrait également criminaliser ceux qui tirent la sonnette d’alarme à propos des activités illégales des entreprises "à travers un système informatique".
Il s’agit juste d’extraits de cet accord. Nous n’avons aucune idée de ce que les lobbyistes des multinationales y ont fait figurer, parce les gouvernements ont refusé de rendre le texte public. Les traités de commerce peuvent s’avérer indispensables à une économie internationale dynamique, mais nos dirigeants ne devraient jamais pouvoir nous imposer de nouvelles lois sans nous informer de leur contenu. Et ce, encore moins lorsque les intérêts des multinationales passent avant le bien public.
Nous avons lutté contre ce type d’accords pendant des années: la pétition contre le Traité transatlantique à laquelle nous avons prêté main-forte vient de dépasser les trois millions de signatures. Selon nos alliés au Congrès des États-Unis, “le TPP est loin d’être une affaire conclue” mais, afin d’enterrer ce projet pour de bon, ils ont besoin de l’aide des citoyens. Refusons que les multinationales ne prennent le contrôle de nos démocraties. Rejoignez l’appel et diffusez tout autour de vous. Nous avons besoin de tout le monde:  


https://secure.avaaz.org/fr/tpp_2015_loc/?bvBmNib&v=66270

On peut parfois se sentir bien démuni face à la puissance des multinationales qui influencent nos gouvernements. Mais lorsqu’elles ont essayé de faire passer un accord commercial qui menaçait notre liberté sur Internet, plusieurs millions de membres d’Avaaz ont réagi, et notre mouvement a joué un rôle clé pour mettre un point final à cette tentative. Aujourd’hui, renouvelons l’expérience et rappelons à nos gouvernements que ce sont les peuples, pas les profits, qui sont la vraie source du pouvoir.

Avec espoir et détermination,

Dalia, Nataliya, Alice, Mais, Emma, Danny et toute l’équipe d’Avaaz

POUR PLUS D'INFORMATIONS
Accord sur un traité de libre-échange transpacifique entre les États-Unis et 11 autres pays (Le Monde)
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/10/05/partenariat-transpacifique-un-accord-entre-les-etats-unis-et-onze-pays_4782836_3234.html#rIlDGXZZZMVFvJTi.99

TPP, le plus vaste accord de libre-échange au monde (Arte info)
http://info.arte.tv/fr/tpp-le-plus-vaste-accord-de-libre-echange-au-monde#sthash.pmOSHn63.dpuf

Partenariat transpacifique. “Une bataille pour dessiner le futur du commerce mondial” (Courier International) http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/partenariat-transpacifique-une-bataille-pour-dessiner-le-futur-du-commerce-mondial

Clinton critique le traité de libre-échange transpacifique qu'elle a (en partie) négocié (Le Tribune)
http://www.latribune.fr/economie/international/hillary-clinton-critique-le-traite-de-libre-echange-transpacifique-511753.html

Traité transpacifique: 100 000 dollars pour connaître son contenu! (Politis)
http://www.politis.fr/Traite-transpacifique-100-000,31449.html

Traité transpacifique: l’avenir de 40% de l’économie mondiale réglé en secret (le Journal International)
http://www.lejournalinternational.fr/Traite-transpacifique-l-avenir-de-40-de-l-economie-mondiale-regle-en-secret_a2991.html
Nouveaux obstacles pour le Traité trans-Pacifique (Le Monde)
http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/08/03/nouveaux-obstacles-pour-le-traite-trans-pacifique_4709815_3234.html