samedi 2 juin 2012

PAUVRE Belgique

 On à un esprit sélectif en flandre!!!!
 PAUVRE Belgique
 
 Ce que la presse française dit  de la Belgique..
 C'est  long mais c'est fabuleusement bien résumé.
 Ca vient du journal Libération!  Journaliste = M. QUATREMER
              
        
 Imaginez que de l'autre côté du périphérique  parisien, l'on  parle flamand et qu'à  Boulogne-Billancourt, qui compterait  80% de Francophones, il serait interdit à ces derniers de parler le  français au conseil municipal, sous peine de poursuites.

          Imaginez que les Francophones de Boulogne n'auraient le droit d'aller dans une école francophone de Boulogne qu'en maternelle et en primaire. Que ces écoles seraient gérées par le gouvernement des Flamands, et qu'il serait interdit au maire, sous peine de suspension,  d'adresser la parole à un instituteur francophone en... français (sauf  hors du cercle professionnel).
 
          Imaginez que les Flamands y auraient coupé Arte, FR3 et TF1 au profit de  chaînes  anglophones. Imaginez qu'il y serait interdit d'envoyer des  convocations électorales en français aux Francophones, sous peine de  suspension. Et que l'on appellerait Boulogne-Billancourt une «commune à  facilités». C'est cela, la question linguistique en  Belgique aujourd'hui.  Ah oui. Imaginez enfin que les Francophones aux droits si limités seraient  installés là depuis deux, trois, quatre ou cinq générations.
 De vrais  immigrés, en quelque sorte. Mais dans leur propre pays. Oiges nous donne  un bel exposé, où le > mot «racisme» apparaît plusieurs fois. Il s'agirait  du racisme des Francophones envers  les Flamands.. C'est étrange, parce que  les seuls Flamands qui font état de ce racisme habitent... en Flandre.
                    
         Je  n'ai jamais entendu un Flamand habitant la Wallonie se plaindre d'une  telle chose. C'est étrange, parce que les Francophones ont été sortis de  Flandre (notamment de l'Univerité de Louvain ) sous le slogan «Walen  Buiten», que l'on trouve aujourd'hui encore sur beaucoup de murs en  Flandre.
 
          C'est étrange, parce qu'en réponse à cela, j'ai lu, pour la première fois,  le tag  «Flamands dehors» voici un mois, sur le parlement flamand, situé à  Bruxelles, à 85% francophone, mais capitale de la Flandre. Un tag, aussitôt  effacé par un ouvrier flamand.
 
 Les tags «Wallons dehors» ne sont, eux,  presque jamais effacés. Efficacité avant tout. Quant aux panneaux «Là où  les Flamands sont chez eux» qui ornent l'entrée de plusieurs communes  flamandes, quelquefois même des ponts entiers, et ce, sur les ordres de l'autorité locale, il ne sont pas racistes. C'est une simple précision.
                   
          Vous sortez du périph pour aller à Asnières, et à la sortie, on vous  assène «Asnières,  là où les Flamands sont chez eux». Et ce n'est pas  raciste. Ensuite, sur un blog, on vous dit : vous, les Francophones, vous  êtes des racistes. Ce n'est pas du surréalisme belge, c'est tout  simplement la vision flamande d'aujourd'hui, et c'est tout simplement  atterrant.

Raciste, le wallon? C'est bizarre, parce que le site  Wallonie.be  <http://wallonie..be/ <http://wallonie.be/> existe en 6 langues, alors que le site Flandres.be <http://flandres.be/ <http://flandres.be/> n'existe qu'en  néerlandais et en... anglais. SI on veut la version francophone, on tombe  sur une page qui dit que c'est en construction, et qu'en attendant, on  doit aller sur l'une des deux autres versions.
 
C'est même très bizarre,  parce que pour qui parle couramment le néerlandais (ce qui est mon cas),  il y a sur le site Vlaanderen.be  <http://vlaanderen.be/ <http://vlaanderen.be/> tout un  chapitre qui explique aux habitants de Flandre quand ils ont le droit (ou  pas) de parler une autre langue que le néerlandais, alors que sur le site  wallon, rien de tel.

          Pourtant, il y a des communes à facilités en Wallonie aussi, et là, il n'y  a pas de loi anti-flamands. C'est même terriblement bizarre, quand on sait  que l'extrême-droite, ouvertement raciste, est le premier parti au  gouvernement flamand, que celui-ci assimile les francophones aux «autres  allochtones» : paresseux, profiteurs, étrangers. Alors  qu'en Francophonie,  le FN doit se contenter d'un siège, obtenu tout juste. Bien sûr, il y a l'histoire. Bien sûr, il y a cent ans de domination francophone, mais  cette discrimination tenait avant tout de la ségrégation de classe : ces  Francophones qui ont brimé les Flamands étaient en réalité des bourgeois  et des nobles... flamands.
 
          La preuve? Ils portaient des noms flamands. N'allez pas me dire que Woeste ou Van de Berghe sont des noms français! Bien sûr, les Wallons ont eu un  sort plus confortable que les Flamands pendant la grande guerre... c'est  dans une langue proche de leur dialecte qu'on leur expliquait comment se  faire charcuter sur le champ de bataille. Alors  que les Flamands sont morts pour n'avoir pas compris les ordres.Tout  de même, après 3 ou 4 ans  de guerre, on peut supposer que la plupart d'entre eux étaient  suffisamment intelligents pour comprendre le français? Mais plus  sérieusement,  oui, il faut le reconnaître, impérativement : il y a eu de graves injustices envers les soldats flamands pendant la grande guerre,  comme avec les Bretons bretonnants, les Germanophones ou les Corses en  France, comme avec les Harkis plus tard, comme avec les tirailleurs  sénégalais. Et évidemment, les épitaphes en français pour des soldats flamands étaient une infamie. Mais c'était en 1914.
De 1940 à 1945, bien  des nationalistes flamands se sont associés aux nazis pour défendre leur  «cause» (alors que depuis 1930, il y avait des bataillons flamands et des  bataillons francophones).
          Bien des Francophones sont morts en stalag ou sous la torture de ces gens. De cela, les Flamands ne vous parleront jamais. Pire  : très récemment, le patron de la NVA (nationaliste de droite non  extrémiste), Bart De Wever a cru nécessaire de faire un tout petit peu de révisionnisme en critiquant les excuses que le maire d'Anvers venait de faire aux Juifs pour les exactions de sa police, de 1940 à 1945. (Bart de  Wever s'en est excusé en petit comité devant les Juifs d'Anvers, mais a  «oublié», comme il l'avait promis, de diffuser ces excuses dans la presse, suite à quoi les Juifs d'Anvers, très modérés, ont dit refuser ces excuses  si privées.) L'histoire n'est pas simple. L'histoire de Belgique moins  encore. Alors revenons à l'actualité : il y a quelques signes qui ne devraient tromper personne, et qui sont autant de signaux d'alarme que  l'ambiance complexe du pays et le double langage de certains rendent  presque imperceptibles, > au point qu'aucune presse ne les relève.

          Il y a de quoi s'alarmer. Oui: s'alarmer! Quand tous les  partis flamands, socialistes inclus votent, avec les néo-nazis  anti-francophones du Vlaams Belang, un projet de loi visant à supprimer la  possibilité pour les Francophones de «Boulogne» ou d' «Asnières» d'être  jugés dans leur langue ou de voter pour des partis  francophones - eux qui  sont installés là depuis quelquefois quatre ou cinq générations. (Je précise toutefois que les verts flamands se sont abstenus... mais n'ont  pas voté contre.)
S'alarmer, quand les sociaux-chrétiens applaudissent avec les néo-nazis, se félicitent ensemble, pour le bon tour qu'ils ont  joué aux Francophones. Ce n'est pas Sarkozy serrant la main de Le Pen, non. En Belgique, c'est carrément Bayrou qui danse la gigue avec Mégret ou  Golnisch.
S'alarmer! Quand le Vlaams  Belang, toujours lui, veut mettre une  loi  à l'agenda de la chambre. Cette loi exige  la séparation immédiate du pays. Le préambule de 30 pages est une  véritable diatribe anti-francophone.
        
          Dans tout pays occidental, tous les partis démocrates  voteraient contre. En Belgique, non : même des chrétiens démocrates  flamands, des libéraux flamands, des indépendantistes démocrates flamands  se croient obligés, en pleine négociation gouvernementale avec les Francophones, de s'abstenir, plutôt que de se lever d'une voix contre  l'extrême-droite. On vous expliquera que la démocratie, en Flandre, c'est de laisser libre cours à l'expression des idées fascistes (et authentiquement fascistes) de l'extrême-droite au nom de la liberté d'expression. Ce sont ces mêmes partis qui, interrogés par une presse  étrangère, affirment haut et fort qu'ils sont absolument contre une  éventuelle séparation du pays. S'alarmer, donc, quand la complaisance  envers les idées du parti néo-nazi le plus puissant d'Europe (qui n'est  rien de moins que le premier parti au parlement flamand...) a inondé les  cénacles et la  presse. Non pas par peur de leur violence, mais par peur  de l'opinion publique.
       
          S'alarmer quand un membre de ce parti diffuse sur son site la liste des «Mauvais Flamands», soit celle des signataires d'une pétition  pour la solidarité entre les deux communautés, nom, prénom, adresse. Celui  qui a connu Vichy devrait, à la lecture de cette dernière phrase,  commencer à trembler. Mais bien sûr, c'est du passé, tout ça!
 
Noir tableau que celui que je dresse là? Oui, noir, à dessein, ET par la force des  choses. Mais ce sont des faits que je reprends ci-dessus, pas des  discours, des simples faits, vérifiables, précis. Autre fait : en 1999, le  Parlement flamand a voté une série de lois qui définissaient l'avenir de  la Belgique.  Ceci devrait convaincre : 60% de la population a décidé  de l'avenir de 100% de la population, sans consulter les 40% restants.  C'est comme si les Suisses allemands décidaient  de tout et imposaient  ensuite leurs décrets aux Suisses francophones. Pardon, ce n'est pas «comme si», c'est
«exactement comme si».Aujourd'hui, les représentants de  ce parlement «négocient» avec les francophones pour faire passer leurs  décrets unilatéraux, qui comprennent notamment la scission de la sécurité  sociale. Et pour mieux faire «accepter» ces idées, ils expliquent  à qui  veut l'entendre (et l'écrire) que c'est à l'avantage des francophones, que  ceux d'entre ces derniers qui disent «non» les «humilient» (c'est le terme  exact utilisé par Bart de Wever, président d'un des partis qui négocient  le futur gouvernement avec les Francophones«.)
 
          Ils disent aussi que le Francophone est un profiteur et que Bruxelles s'enrichit de l'argent flamand. Bruxelles? 85% de Francophones, un PIB par  habitant proche du double de celui de  la Flandre. La seule vraie  région très riche du pays. A qui l'on ne rend qu'un quart des produits fiscaux qu'elle génère. Mais cela, on oubliera de vous le dire, parce que  pour tous les partis flamands,  Bruxelles, 1.200.000 personnes, dont un  million de francophones, est la capitale de la... Flandre.
        
         Ceux  qui n'auront pas compris que la Flandre veut prendre tout ce qui  l'intéresse et  abandonner tout ce qui n'est pas assez riche pour elle sont  aveugles.

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