mardi 11 septembre 2012

Voici la rentrée...

André est professeur dans le secondaire officiel hennuyer. Sa rentrée a débuté par… une convocation dans le bureau du dirlo. "J’avais donné 10 jours à mes élèves pour se procurer un classeur A4 deux anneaux avec intercalaires et blocs de feuille. Dans le journal de classe d’un élève en retard, j’ai simplement indiqué: “Pas en ordre” sans retrait de point disciplinaire. Le dirlo m’a convoqué en qualifiant mes exigences d’“élitistes”. Un parent s’était plaint. Et il m’a menacé d’un blâme".
André et ses collègues en ont ras le cartable d’un système “crétinisant”: un élève qui est recalé s’empresse de quitter la mauvaise école qui a révélé ses lacunes. Commes les chefs d’établissement doivent compter un maximum d’élèves à la rentrée, ils font tout pour éviter les départs et donc… les échecs. Cela se traduit par des délibérations tronquées: en juin, quand un élève a accumulé quatre échecs, on remonte deux cotes pour "ne pas gâcher ses vacances". Et en septembre, s’il réussit un des deux examens de repêchage, ou s’il progresse (par exemple de 30 à… 40 %), il passe: la Communauté française estime que le redoublement pour un seul cours doit rester exceptionnel. Résultat? Certains élèves sont admis dans la classe supérieure sans avoir, dans les trois branches principales, le niveau requis. Et tout le monde dit sa surprise quand arrivent les résultats des tests Pisa.
Ce n’est donc pas les profs qui sont en cause mais le système structurel de notre enseignement. Allô, M. Dupont?
Louis MaraiteJOURNALISTE

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